Monday, March 7, 2016

Mon Monstre; Il s'appelle Borderline



J’ai jamais su comment aimer. J’ai toujours aimé tout croche. 
Des beaux modeles d’amour, il n’y en avait pas. Puis j’avais cette chose, ce monstre à l’intérieur de moi que j’entendais gronder et que je sentais prendre de plus en plus de place. 
Du plus loin que je me rappelled je me trouvais laide.
 À 4 ans, mon cousin m’a fabriqué une potion magique (de la pâte à dents crest dans un pot de pilule) qui me renderait belle si je la mettais sur ma langue avant de me coucher. Je l’ai fait religieusement jusqu’à ce que le petit pot soit vide. 
Mais maintenant je pense que je le sais. Je me trouvais laide parce que moi, mon monstre, je le voyais. 

Pour être tout à fait honète, mon monstre a eu beaucoup d’aide pour grandir.
 De la bonne vitamine sous forme d’instabilité, de rejet, d’abandon, d’abus. Ma première experience avec l’amour c’est de trouver ma mère accroupi dans la cuisine entrain de pleurer toutes les larmes de son corps parce que mon père nous quittais pour la première fois (parce que lui, il était bon a faire ca, nous quitter a repetition). 
J’avais 4 ans. Vous le voyez, le lien?

Ma deuxième experience avec l’amour c’était dans un abris-bus quand le gars de 18 ans a enfoncé sa main dans mes pantalons de petite fille de 12 ans. 

Ma troixième experience avec l’amour c’est quand, à l’age de 15 ans, un homme de trente ans a décidé de poignarder ma virginité. 

Alors voila, je sais pas aimer. J’aime tout croche. 

Mon monstre, il me donnait des lames de razoir pour que je taille ma peau. Il me montrait comment tout ressentir sans jamais avoir a pleurer. Mon monstre me l’a dit; que pour être aimé fallait que j’ouvre les jambes, mais surtout pas mon coeur. 
A 16 ans je pensais qu’aimer c’était de faire une pipe a un gars dans son char. 
A 17 ans, un petit gars ben fin, bien mis, super gentil m’aimais. Je suis tombée enceinte. Il voulait qu’on se bâtisse une vie. Alors sans lui dire, je suis allé me faire avorter pis je l’ai crissé la. Je lui ai dit que j’arrivais plus a le regarder. Mais 1 mois plus tard je l’ai appellé pour qu’il vienne me baiser. Parce qu’il me détestait, et ça, ça m’allumais. 
A 18 ans, je pensais qu’aimer c’était de ramener n’importe qui chez moi pour une baise sans même me rappeller de son nom. 
Baiser, c’est le seul temps ou je peux sentir mon corps. 
Si je baise pas, j’existe pas. Je suis juste une tête flottante avec un coeur qui prend trop de place. 

A 20 ans, le monstre m’a montré que si je me gelait la face, je pouvais aller jusqu’au bout de tout, au yable mes principes! Je pouvais me défaire de la maudite moralité qui me faisait toujours sentir coupable.

Mon monstre a trouvé une belle maison bien chaude, il manquait jamais de rien. Il a grandit… grandit… 
Puis moi je trouvais les hommes les plus tout croches, qui se foutaient de moi. Puis je les rendaient accroc a moi. Puis un junky en manque c’est pret a tout pour avoir son fix. Ces junky la étaient pret a me menacer pour m’avoir. A me stalker. Puis plus ca allait, plus je choisissait des junky heavy. Jusqu’a ce qu’il y en ait un qui était pret a me faire mal pour de vrai pour avoir son fix. 
Rendue la il n’y avait plus juste moi et mon monstre. Rendu la j’avais créé autre chose. Un beau petit bébé, un ange, un petit cadeau. Lui, il m’est arrivé dessus comme un poil sur la soupe. Il m’a forcé à apprendre comment aimer comme du monde. 
Puis la je me suis rendu compte que je devais choisir entre nourrir mon monstre ou nourrir le petit bébé. 
J’ai envoyer chier le monstre. Même si ca faisait des années qu’on était ensemble. Même si j’avais l’impression d’etre invincible avec lui. Même si depuis mes 4 ans, il me tenait par la main. 

Alors voila, je me suis retrouvé seule avec le petit bébé. Mais comme je fais jamais rien a moitié j’ai tout tout tout changé et je me suis jeté corps et âme dans la maternité. 
Faque dans le fond, mon monstre j’y avais jamais vraiment fait face. 

Puis la… ben j’ai rencontré quelqu’un. Mon monstre l’aime pas ben ben ce quelqu’un la parce qu’il est vraiment gentil. Mon monstre me chuchotte, de l’interieur des oubliettes dans lesquelles je l’ai caché, que ca doit être trop beau pour être vrai. Mais… j’ai plus envie de l’écouter mon monstre.

 Voilà, je sais pas aimer. J’aime tout croche… mais je pense que je vais essayer. 

-BitchyMom